10 février 2021
Le système alimentaire représente tous les processus, les acteurs et les infrastructures relatifs au secteur de l’alimentation dans le monde. Il englobe toutes les étapes de production, de commercialisation et d’éliminations de déchets. Ces activités emploient 13% de la population mondiale, et rejettent 30% des gaz à effet de serre, selon le GIEC*.
Il s’agit là d’un cercle vicieux, car les effets néfastes de ce système le fragilisent lui-même, et de fait, fragilisent la sécurité alimentaire des populations les moins aisées. Le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter : les scientifiques estiment non pas à 30% mais à 40% les gaz à effet de serre rejetés par ces activités d’ici 2050. Certaines chaînes d’approvisionnement sont déjà au bord de la rupture. L’acidification des océans creusent un peu plus les réserves halieutiques, les sécheresses et les taux de dioxyde élevés contraignent les cultures, et appauvrissent la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires. Selon la FAO*, les rendements de culture pourraient bien réduire de 30% d’ici 2050. Dans un rapport de 2020, celle-ci estime qu’en 11 ans, de 2019 à 2030, le nombre de personnes sous-alimentées passerait de 687 millions à 841 millions.
Une transition écologique est urgente. Pour inciter les décideurs à agir, les Nations Unies et le GIEC ont identifié 16 actions essentielles à intégrer dans leurs politiques environnementales. On y retrouve un changement d’utilisation des terres ainsi que la création d’espaces protégés dans le but de préserver la biodiversité, notamment dans les forêts. Selon les estimations, cela pourrait déjà éviter 4.6 gigatonnes de CO2 rejeté par an. Des nouveaux modes d’alimentation plus locaux, sans excès de viande ni gaspillage, doivent également être adoptés pour sauver la planète. Mais malgré les exhortations des scientifiques, ce point n’est toujours pas intégré dans les politiques climatiques des Etats, seulement dans leurs politiques de santé publique.
Selon le GIEC, il est indispensable de repenser les techniques de production pour viabiliser notre système alimentaire et limiter le réchauffement climatique à 1.5 C°. L’agroforesterie, le stockage de CO2 dans les sols, la permaculture, le recyclage intensif…sont autant de solutions à mettre en œuvre en même temps que des politiques de sensibilisation à grande échelle. La communauté internationale veut peu à peu guider les populations dans la voie du système alimentaire du futur : équitable, responsable et surtout durable.
*GIEC : Groupement International d’Experts sur l’Evolution du Climat
*FAO : Food and Agriculture Organization